LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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MANCHESTER BY THE SEA, coeurs brisés

Drame 

Kenneth Lonnergan

***** 

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- I said a lot of terrible things to you. My heart was broken, and I know yours is broken, too. 

 

 

 

Il y a l'histoire, bien sûr, véritable tragédie... 

Mais ce qui bouleverse à ce point dans Manchester by the Sea c'est cette prodigieuse justesse de jeu qui habite chaque moment de ce film au coeur immense. Tous les acteurs et actrices défendent ici leurs rôles en offrant leur pleine vérité, sans manières ni tics de jeu. Il faudrait parler de chacun mais je dois d'abord délivrer à mon tour mon Oscar à un Casey Affleck déchirant de tristesse et de colère. Il est immense. À chaque instant. Son regard aussi fragile qu'intense dit tout de la perte, de l'insupportable absence et de l'impossibilité d'être au monde. C''est un raz-de-marée de douleurs qui déferle à travers ses silence et ses lents mouvements. Il fallait tout le talent de l'inoubliable acteur de L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford pour éclairer de cette lumière si délicate cette histoire de deuil, de survie et d'amour.

 

 

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Parlons un peu de Michelle Williams, actrice-Stradivarius (Brokeback Mountain, Wendy & Lucy, Blue Valentine) composant une fois de plus un personnage de girl-next-door riche en nuances, immédiatement authentique, attachante puis bouleversante.

S'affirmant magnifique directeur d'acteur, Kenneth Lonergan, ici auteur et réalisateur, fait son entrée dans la cour des grands. Pour son troisième long-métrage écriture et mise en scène entrent en totale osmose, délivrant profondeur et sensibilité sans levée massive de pathos. Et lorsque montent les violons d'un Adagio ce n'est que pour rendre supportable l'horreur absolue du drame central.

Ainsi tout se lit avec pudeur et une distance bienvenue. Que ce soit dans le cadrage comme dans les dialogues. Pas besoin d'un gros-plan pour réveiller une émotion, nous chuchote le réalisateur. Un plan large tourné en séquence suffit à évoquer le souvenir d'un instant d'harmonie. Celui d'une partie de pêche en famille. La distance s'ajuste également grâce à ces touches d'humour précieuses apportées par l'épatant personnage du neveu (à vingt ans, Lucas Hedges, dont j'avais déjà remarqué le talent dans le Zero Theorem de Gilliam, affiche déjà une incroyable maturité de jeu) Sans ce personnages et les situations qu'il provoque Manchester by the Sea serait resté un film profondément déprimant et non ce chant humaniste qui nous saisit dès les premiers plans.

 

Peu de film m'ont ainsi tiré les larmes, jusque dans ses scènes les plus anodines. Et, bien sûr, dans cette symphonie des coeurs brisés, on ne trouve ni héros, ni méchants. Il est toujours délicieux d'assister au retour de la vraie vie dans ce cinoche américain que j'aime tant. On y trouve cette manière élégante, comme récemment dans Still Alice ou Fences de faire du mélo en prenant toujours la peine de laisser briller une petite lumière dans le noir. Ce que Kenneth Lonergan réactive ici avec une tendresse infinie c'est bien cette noble, universelle et increvable énergie du désespoir.

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 

Vérité                                                                                                                 Attention, spoilers! 

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2016

 

2H15

 

 

LE BLU-RAY       Une image magnifique et d'une précision sans faille. Du froid hivernal aux premières couleurs du printemps la sobriété fait loi sans jamais faiblir.

 

 

Director:

 

 

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25/04/2017
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