LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

Drame       

Felix Van Groeningen & Charlotte Vandermeersch

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Juste quelques mots...

Les Huit Montagnes dessinent, avec une grâce et une épure de mise en scène totalement hypnotisantes, l'envoûtant récit d'une amitié au long cours bousculée par les blessures et les secrets de famille.

Deux mômes se rencontrent, se perdent de vue puis se retrouvent, adultes, là-haut au coeur de la vallée d'Aoste, trésor du massif alpin. Chacun grandira à sa manière. Avec cet objectif commun à tous les humains, trouver sa place dans le monde avec son héritage, ce qui a été transmis ou ce qui a manqué. Tout au long de ces deux parcours s'étalant sur deux décennies, planent les ombres de pères fuyants ou imposants. Mais, toujours, la nature domine. 

C'est un drame déchirant et universel mais en sourdine, sans aucune sensiblerie ou hystérie, se déployant dans la splendeur et le calme de la montagne et la douce lumière des matins clairs. Une élégie autant qu'une oeuvre panthéiste offerte dans l'écrin d'une illustration absolument divine. L'art du plan fixe et l'usage du format carré alignent des tableaux d'une intelligence rare. Pas un centimètre du cadre ne se dérobe à cette narration visuelle d'une rigueur et d'une cohérence absolues. Sur le fond comme sur la forme, je vous parle d'un des plus beaux films que j'ai pu voir ces dernières années. Une beauté profonde et mélancolique qui nettoie le regard et donne l'impression de redécouvrir la magie du cinéma.

Le réalisateur de la Merditude des Choses, Alabama Monroe et Belgica signe un glorieux retour sur le continent après un détour aux Etats Unis pour le bouleversant  My Beautiful Boy. C'est le film de la maturité. Il co-signe ici la réal avec son épouse, la comédienne et scénariste Charlotte Vandermeersch (déjà  à l'oeuvre sur l'écriture d'Alabama Monroe). Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'agit là d'une alliance sacrée pour un pur acte "d'amour".

Amour de l'art d'abord avec ce sens affuté du découpage et un immense bravo que l'on peut adresser à son fidèle directeur photo Ruben Impens. Ce génie des textures couleurs et lumières a également consacré son talent à mettre en images les visions de la passionnante Julia Ducournau sur Grave et son Palmé Titane. Le label "chaque plan est un tableau" peut être apposé sur ce poème que je considère comme un chef-d'oeuvre.

Un travail d'orfèvre sur lequel vient se glisser harmonieusement la partition musicale et le chant aérien d'un petit nouveau dans le ciné, l'auteur-compositeur-interprète suédois Daniel Norgren. Trippant !

Amour des hommes ensuite avec cette démarche humaniste de délivrer la pleine beauté des personnages, de leurs lâchetés et faiblesses à leurs moments d'éclat, sans jamais s'abandonner au sordide ou à la violence. Les Huit Montagnes ébranle et touche au coeur sans jamais cesser d'être somptueux.

Voilà, j'écris ces quelques lignes histoire de partager avec vous cette sensation délicieuse d'avoir traversé deux heures trente durant une oeuvre de maître. L'art du Beau et du tragique sans esbroufe ni tic de mise en scène. Une épure sublimant chaque image comme chaque dialogue. Un petit miracle passé étrangement inaperçu et dénigré par une partie de la presse mais que je place tout là-haut. Là où l'art touche à la grâce. 

Ces Huit Montagnes abrite un univers précieux que je visiterai plusieurs fois dans ma vie de cinévore. Un de ces films que je termine en remerciant le pouvoir consolateur et nourrissant du cinoche.

Francisco, 

2022

2h30

LE BLU-RAY         Transfert sublime, couleurs, détails, contrastes, un top démo absolu !

Directed by 

Writing Credits (in alphabetical order)  

Cast (in credits order)  

	Lupo Barbiero	...	Pietro da piccolo
	Cristiano Sassella	...	Bruno da piccolo
	Elena Lietti	...	Francesca Guasti
	Chiara Jorrioz	...	Sonia
	Filippo Timi	...	Giovanni Guasti

Full cast & crew