CASSANDRO, avis express (mais le charme opère)
Biopic Drame
Roger Ross Williams
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Solide et émouvante prestation de Gael García Bernal (Amours chiennes, Mozart in the Jungle, La Science des Rêves) dans le rôle-titre. Disponible sur Prime Video. Cassandro évoque le parcours du premier catcheur gay de l'histoire de la lutte à accéder au statut d'idole internationale.
Un trajet tout en ellipses au fil d'une mise en scène délicate et impressionniste tournée au format carré. On peut lire dans cette posture formelle proche du tableau la forme du ring, mais également la volonté de traduire, au-delà de l'ambition du lutteur, sa profonde humilité. Surnommé le "Liberace de la lutte", ce jeune lutteur amateur texan d'origine mexicaine a dû faire son chemin au cœur d'un milieu bien velu et musclé avant de devenir le symbole qu'il représente aujourd'hui. Comme tous les bons films sur l'univers de la lutte, Cassandro délivre aussi son message de résilience. L'émotion est bien là.
Ce parcours atypique le réalisateur et co-scénariste Roger Ross Williams l'accompagne sans effets tapageurs, mais tout en poésie. Il signe ici son premier long-métrage de fiction après des années de documentaires et de séries télé. De cette expérience résulte une maîtrise évidente du découpage. Les séquences s'enchaînent avec fluidité accompagnées par une sympathique galerie de personnages. Soulignons la présence de la charismatique Roberta Colindrez dans le rôle de l'entraîneuse de Cassandro (actrice aperçue dans Mr. Robot, The Deuce et Boardwalk Empire). N'oublions pas non plus la participation amicale d'El Hijo del Santo, légende vivante du catch.
La photographie est un régal et confère à l'ensemble un climat proche du conte. Manquent peut-être ce petit grain de folie et la viscéralité qui enflamment cette discipline "underground" de la lutte (nous sommes loin ici de la valeur documentaire et de la puissance de The Wrestler), mais le spectacle est de belle tenue et le charme opère.