LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

THE COMMITMENTS, we only have soul!

Feel-good musical    Soul movie    Culte

Alan Parker

*****

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Un bain de jouvence !

Une restauration longuement attendue et de haute tenue ressuscite ce feel-good musical qui a embrasé mes années étudiantes il y a déjà... 30 ans.

Dans les pas du jeune et fringuant Jimmy Rabbitte s'improvisant manager nous assistons à la formation et l'éclosion d'un groupe de Soul dans le Dublin des années 90 filmé avec une tendresse infinie par Alan Parker dans l'écrin d'une magnifique photographie naturaliste du méconnu Gale Tattersall (Homeboy, Les Aiguilleurs).

Aux sources du grand pied que l'on prend à revoir ça, sniffant l'énergie et l'âme de James Brown, il y a cette B.O atomique enchaînant, lors des fabuleuses séquences de concerts et répétitions, les vibrantes reprises de glorieux standards de Wilson Pickett, Al Green, Aretha Franklin, Ann Peebles, Otis Reding et j'en oublie... rien que du lourd. Et quelle fraîcheur !

Cette idée brillante de n'avoir casté que des ados du cru. Des non-professionnels qui se fondent dans le décor. Un décor admirablement posé par ces plans volés façon reportage dont Parker a le secret et où la vie bruissante des quartiers populaires déborde du cadre. Une mise en scène limpide dont la fluidité témoigne de l'expérience d'un maître du cinéma ayant électrocuté la fin des années 70 avec Midnight Express avant d'enflammer les années 80 en nous offrant The Wall, Birdy, Angel Heart, Mississipi Burning

Et puis, au coeur des Commitments, il y a ce prodige. Le bien nommé Andrew Strong chevauchant allègrement Mustang Sally, Take me to the River ou Try a Little Tenderness d'une voix et d'une présence à détrôner Joe Cocker. L'âge du lion rugissant à l'époque du tournage : 16 ans !

 

 

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Et puis il y a tous les autres.

Pas un seul membre du groupe, ni aucun second rôle n'est négligé. Le curé fan de Percy Sledge, le papa de Jimmy ayant pris soin d'accrocher le portrait d'Elvis juste sous celui du Pape. Tous attachants, drôles, irrésistibles. Avec chacun leur background évoquant sans gros sabots ni discours pontifiants la dure réalité à laquelle chacun tente d'échapper en faisant vibrer ses cordes.

Une finesse d'écriture et un goût du détail qui fait mouche que l'on doit à l'écrivain Roddy Doyle, co-scénariste signant ici l'adaptation de son propre bouquin. The Commitments sera le premier tome de sa trilogie de Barrytown qui suivra ensuite le parcours de Jimmy Rabbitte et sa famille avec The Snapper puis The Van (tous deux adaptés par Stephen Frears en 1993 et 97). Un style plein de vie, d'amour et d'humour traverse cet Irish feel-good movie. Exemple, lorsqu'il s'agit d'insuffler à son groupe l'esprit de la Soul, Jimmy Rabbitte balance cette réplique cultissime :

 

The Irish are the blacks of Europe. And Dubliners are the blacks of Ireland. And the Northside Dubliners are the blacks of Dublin. So say it once, say it loud: I'm black and I'm proud !

 

 

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Ouais, je sais, c'est vieux. Mais c'est culte.

Trente ans après, cette fraicheur et cette spontanéité qui baignent ce musical porté par la grâce pourraient passer pour de la naïveté dans notre époque lourdingue et cynique où même les comédies flirtent avec le plombant, mais pour moi la nostalgie a joué à plein. Redécouvrir Les Commitments dans cet écrin HD respectueux de sa classieuse patine argentique avec un son bien décrassé a provoqué en moi un emballement de chaque instant. D'ailleurs, je n'ai pas pu m'empêcher, après avoir acheté le Blu-ray, de le prendre en photo et de l'envoyer à Spinaltap ainsi qu'à mon vieux pote de fac Olivier dit "Elwood". Nous étions allés ensemble le voir au cinoche entre deux cours de sémantique pragmatique et franchement ça nous avait bien fait comprendre que nous ne ferions jamais une longue carrière universitaire. 

Trève de sensiblerie, gardons le cap et laissons le mot de la fin au fabuleux personnage de Joey "the lips" seul trompettiste pro de la bande ayant frayé, semble-t-il, avec les plus grands :

 

- The success of the band was irrelevant. You raised their expectations of life, you lifted their horizons. Sure we could have been famous and made albums and stuff, but that would have been predictable. This way it's poetry.

 

 

Francisco,  

  

 

 

 

  

 

 

L'avis des lecteurs  

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Elwood 

 

 

" Au début, certes, il y a eu une grande explosion. Mais peu de temps après, j'apprenais la guitare sur des morceaux de Renaud et Hugues Aufray. Jusqu'à ce que mon pote Laurent me traîne à la projection des Blues Brothers. J'avais 17 ans et pendant les 3 années qui ont suivi, je n'ai écouté que les albums du groupe, à savoir 2 lives et la BO du film, lui-même vu plus de 25 fois depuis. Mon premier groupe de musique s'est alors naturellement appelé Dodge 1974, et le 2e Zit & The Night Trains (bravo à celui qui trouvera la référence !) autour des répertoires de Sam & Dave, Otis Redding, Wilson Pickett et consorts.

Autant dire que quand la musique de l'âme est redescendue nous visiter par la voie cinématographique des Commitments, et qu'elle a choisi l'Irlande pour s'enraciner, "par Jésus Christ, roi des claquettes, la lumière je l'ai vue" à nouveau ! D'autant le grand écart est magistralement réalisé : la communauté black n'est pas forcément la plus visible du côté de Dublin, mais reconnaissons que les Irlandais s'y connaissent un peu en matière d'oppression séculaire... Et il fallait des personnages/acteurs terriblement humains, dans une ambiance et un décor Ken Loachiens, pour jouer cette musique née tout autant dans le coton que les églises... Depuis, coïncidence ou pas, je joue du trad irlandais, l'autre soul music née dans les pubs et les champs de patates.

 

PS : pour celles et ceux qui aiment le folk, n'hésitez à écouter et suivre Glen Hansard, l'acteur guitariste des Commitments !"

  

 

L'anominus

 

" Cultissime !!!" 

 

 

Spinaltap

 

« Putain enfin!! », ai-je répondu à Cisco. Avant d’aller faire l’acquisition du seul exemplaire de ce petit bijou bien caché dans le rayon C de cette grande enseigne culturelle qui n’a même pas jugé utile de le mettre en avant dans le rayon nouveautés des sorties Blu-ray, sous un présentoir inondé de Marvel…
Oui quel pied de pouvoir enfin revoir en HD cette oeuvre culte!! Et écouter cette fabuleuse musique noire jouée par une bande de blanc-becs! (Avertissement: j’ai utilisé le mot noire pour désigner de la musique inventée et popularisée par des artistes afro-américains. Ce qui explique qu’on désigne cette musique par la couleur de peau de ses créateurs. Ce n’est pas du racisme). Cisco a d’ailleurs eu évidemment raison de retranscrire le discours génial de Jimmy Rabbitte à son futur groupe sur les habitants des quartiers nord de Dublin. « Say it loud: I’m black and I’m proud! » Car on parle là de classiques de la soul interprétés par une brochette de musicos dénichés par Alan Parker dans les quartiers populaires de Dublin, après qu’il ait vu une bonne centaine de concerts dans la ville Irlandaise. La voix incroyable d’ Andrew Strong (16 ans à l’époque!) me fait toujours dresser les poils! En cette période de merde, voyez, re-voyez, montrez ce feel-good musical à vos gosses contaminés par l’auto-tune et déprimés par la crise! 
L’alchimie est parfaite, grâce à la fraîcheur et la gouaille prolo de ces comédiens quasiment tous amateurs, caractères fusionnant et implosant dans une trajectoire totalement rock’n’roll. Ca se chambre dans tous les sens, ça se chauffe, ça se marre, ça se dragouille, ça ragote, ça fantasme, ça jalouse, ça beugle, ça se fout sur la gueule, ça passe à côté de la gloire mais surtout: ça joue!!!

 

 

 

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1991

 

2H

 

 

LE BLU-RAY     Une merveille de texture ciné. Une patine argentique et une admirable gestion du grain qui n'entrave jamais le réjouissant niveau de détail. Un transfert qui fait oublier le préhistorique DVD et rend grâce à la magnifique photographie naturaliste du film.

Director:

 Alan Parker

Writers:

 Roddy Doyle (novel), Dick Clement (screenplay)  | 2 more credits »

 

 

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19/02/2021
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