LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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Mr. TURNER, le beau et la bête

Portrait rugueux 

Mike Leigh 

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L'artiste est immense mais l'homme n'est pas à la hauteur.

Nous sommes bien chez Mike Leigh. Le pessimisme radical du réalisateur de Naked s'exprime ici aussi. Sous le vernis de son oeuvre la plus aboutie plastiquement.

 

Oubliez les visions romantiques, enflammées, voir déjantées, de l'artiste qui ont bercé tant de biopics. Si toute la lumière de l'oeuvre de Turner s'incarne avec magie dans la plastique d'un film à la photographie envoûtante, il sera désormais difficile de faire plus bourru et rustique que le William Turner incarné par Timothy Spall. 

C'est  en grognant et éructant que le Turner de Mike Leigh trimballe sa carcasse fatiguée dans une galerie de tableaux baignés d'une lumière divine. Un art du contraste qui fait toute la force de ce portrait souvent déroutant mais toujours fascinant. Celui d'un homme rustre, parfois odieux, mais touché par la grâce. Un être sombre devenu le plus grand peintre de la lumière. Un personnage sans élégance,grotesque et pathétique mais parfois drôle et touchant.

 

 

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Turner apparait comme un vieux rafiot dans un océan d'êtres vils, flagorneurs, vaniteux, égocentriques et désespérément vides. C'est d'ailleurs dans un port, au bord du monde, qu'il accoste pour s'ouvrir à une femme généreuse et pleine de vie. La profonde humanité de ce fragile misanthrope surgit alors, et le regard de Timothy Spall ressemble à celui d'un enfant perdu.

 

Seuls les instants d'immersion dans la lumière des paysages prennent une dimension sacrée dans ce portrait "profane" de l'artiste". "Les splendeurs dorées du soir et les matins vaporeux"sont magnifiquement illustrés par le directeur photo Dick Pope.

À ce titre le plan d'ouverture est magistral. Lent travelling aux premières heures du jour sur un paysage de moulin sorti tout droit de l'école Hollandaise (Influence première de Turner) Un mouvement de caméra qui nous amène doucement jusqu'à apercevoir la silhouette de l'artiste se découpant sur l'ensemble. 

Le décor est planté. L'art, au dessus de tout. Vision inaugurale d'une heure magique avant le retour à l'univers étriqué des salons, aux discours désincarnés et aux vociférations du "Turner enfermé" , excédé, déversant sa colère et son dégoût des hommes sur sa gouvernante. Une femme docile et hébétée, évoluant comme une ombre et se consumant d'amour (dans tout les sens du terme) pour son maître ingrat, cruel et indifférent. 

 

Une figure décrite comme anonyme et pitoyable, mais qui souligne tout au long du film l'égoïsme monstrueux du génie, confiné dans son obsession. Respect de l'oeuvre mais vision sans fard de l'artiste. MrTurner, de son art éclatant à son comportement le plus misérable. L'humanisme rude et déniaisé du Mike Leigh de Secrets et Mensonges et le nihilisme du réalisateur de Naked brûlent encore sous le vernis de l'image. Oui Turner n'est qu'un homme. Et pas le plus glorieux. C'est toute la grandeur de ce film à l'image de son modèle. Puissant mais peu aimable.

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 

Mr. Spall

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Mike & Turner

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2014

 

 

2H30

 

 

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  (screenplay)

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18/06/2015
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