LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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MOSUL, "we're getting close"

Guerre
Matthew Michael Carnahan

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Quelques mots sur ce bolide guerrier bruyant, sanglant et rageur.

Un sincère et couillu "film de gars", hommage à l'authentique équipe Swat de Ninive, ayant affronté les bourreaux de Daech au coeur de Mossoul dévastée. 

 

Porteur de ce précieux label "inspiré de faits réels" et en 1h30 avant générique de fin, ce fleuron de guérilla urbaine nous embarque dans les pas d'une jeune recrue de la police sauvée in extremis par ce groupe de combattants et conduit à mener une mission dont l'objectif ne sera révélé que dans la dernière séquence. Sur ce principe hautement cinématographique et cinétique du "survival-sur-scénario-basique" le scénariste et désormais réalisateur Matthew Michael Carnahan, à clairement visé "l'immersion". Tournée en Irakien, dégraissée jusqu'à l'os son intrigue de je-cavale-et-j'affronte sert idéalement cette pure expérience viscérale.

Frangin de Joe Carnahan (Mise à Prix, Le Territoire des Loups) et scénariste pour Peter Berg (Le Royaume, Deepwater) on sent que le Matthew Michael a été à bonne école. L'action est sèche, heurtée, âpre, tournée à l'épaule et jamais prise en défaut de crédibilité. Cerise sur le gâteau, même emballés dans le style reportage de guerre, les combats restent toujours lisibles. Aucune sensation ici de brouillon de tâcherons en caméra secouée.

 

Mosul est un film de guerre à l'action maîtrisée. C'est déjà énorme.

Côté acteurs, idem. Ça joue. Et plutôt bien. Mentions spéciales au regard foudroyant du chef d'équipe Suhail Dabbach et aux silences intenses du jeune acteur français Adam Bessa. Deux rôles principaux qui portent fièrement l'édifice sur leurs solides épaules. 

 

 

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Seul revers de cette "aridité" ambiante volontaire, des dialogues parfois anémiques échappant rarement aux clichés du genre quand il s'agit notamment d'évoquer en quelques formules laconiques les parcours de chacun ou d'exprimer le déniaisement progressif du jeune flic se transformant en guerrier ultime dans les pas de ces hommes prêts à sacrifier leur vie. Une "minceur scénaristique" proche de la maigreur qui nuit à la densité des personnages.

 

Malgré tout le spectacle est bien là et il s'agit, j'insiste, d'un premier film. Matthew Michael Carnahan ne dispose pas encore des moyens d'un Black Hawk Down ou d'un 13 Hours ni de la maturité d'une Kathryn Bigelow sur DémineursEn revanche, jusqu'à son final d'une humanité "désarmante", Mosul annonce clairement la naissance d'un vrai réal de film de genre qui sait aller droit à l'essentiel avec une redoutable efficacité. 

C'est un peu ce que l'on attend d'un bon film de guerre.

 

Nouvelle production Netflix des Frères Russo (Captain America, Avengers etc..) après le techniquement virtuose mais complément neuneu Tyler Rake, voici non pas un chef-d'oeuvre mais une grenade ciné plutôt réjouissante et encourageante quant à l'avenir d'un cinéma de genre aujourd'hui noyé dans le raz-de-marée parfois boueux du streaming.  Dénicher une perle, c'est déjà pas mal, non?

 

 

Francisco, 

 

 

 

 

 

 

L'avis des lecteurs 

 

Carl 

 

"Un film de gars, oui mais pas que ! Un film en Irak avec des Irakiens qui se battent pour leur pays et pas des américains c'est déjà plus prenant. Ensuite l'image et le son, qualité magnifique ! Les couleurs, les décors... Le scénario est inspiré d'une histoire vraie donc pas grand chose à dire à part que j'ai été surpris et ému de la fin. Il y a aussi cette note qui pourrait faire changer certains islamophobe car les Irakiens étant musulmans, eu aussi se battent contre une entité qui gangrène leur pays et se disant de même religion.... Rien de plus à dire, un film magnifique et surprenant ! "

 

 

 

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2019

 

1H40

 

Director:

 Matthew Michael Carnahan
 

 

 

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30/11/2020
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