LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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LUCKY, just smile

Portrait      Feel good movie      Poème

John Carroll Lynch                                                                           

***** 

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On ne se dit pas souvent :

"tiens, je me verrais bien un bon petit film sympa sur la vieillesse et la mort". 

C'est dommage. 

Parce que, dans le genre, Lucky est un bijou. On y parle justement de la vieillesse et de la mort mais avec art et sans complaisance.

 

C'est parfois triste, avec une pointe de tragique, mais jamais morbide. Tout ici est cadré et dirigé avec poésie par John Carroll Lynch. Un coup de maître pour le premier film de cet acteur bien connu de fans de Zodiac. Très loin de ses prestations inquiétantes il délivre dans ses premiers pas de metteur en scène un profond sentiment de compassion pour le genre humain et notre marche courageuse vers le grand nulle-part. Il signe un vrai film où l'amour des personnages est le plus beau des effets spéciaux. Résultat d'un scénario sans fioritures ni sensiblerie de Logan Sparks & Drago Sumonja.

 

Autour de Harry Dean Stanton gravite toute une famille d'acteurs et d'actrices ravis de rendre hommage à cette figure discrète mais essentielle du cinéma américain. Harry. Deux mots sur ce géant ayant cultivé la discrétion toute sa carrière durant. Héros pour l'éternité de Paris, Texas l'acteur au 200 films a commencé à tourner à la télé dans les années 50 et s'est baladé toute sa carrière dans l'univers des plus grand cinéastes. Il nous tire ici sa révérence. Âgé de 91 ans, Lucky sera son dernier grand rôle (hormis quelques apparitions dans la saison 3 de Twin Peaks et un second rôle dans Frank and Ava, actuellement en post-prod) Il s'est éteint, paisiblement, en septembre dernier (2017). 

Et ce film est le plus bel hommage qu'on pouvait lui rendre.

 

 

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Le désert, une petite ville perdue.

Lucky se réveille, se lave, se coiffe; allume sa clope, fait quelques assouplissements, enfile ses bottes, son chapeau et va faire ses mots croisés au bar du coin. C'est simple et beau. Le ton n'est jamais très éloigné d'une mélancolie à la Jarmush mais rien ne sent la posture. Tout est vrai et sensible.

- Realism is a thing

Harry Dean Stanton exhibe les marques de l'âge et ses fragilités sans que jamais cela ne soit pathétique. L'émotion que ce film procure est bienveillante. L'humilité éclairée du personnage le rend furieusement attachant. Et tout le monde aime Lucky. Sentiment ressourçant qu'inspire une  vie vécue jusqu'au bout.

Les conversations sont les seules scènes d'action et chaque personnage ajoute du sens au cheminement de Lucky. Chacun y défend sa vision de l'existence et le sens qu'il y met. Je vous laisse les rencontrer. Le drame affleure, on a parfois la gorge un peu nouée, mais la tendresse gouverne. Jusqu'à cette séquence, poignante, avec l'acteur Tom Skerritt évoquant un terrible souvenir de guerre. Le monologue de l'ancien Marine est bouleversant. Son récit d'horreur libère une image puissante de confiance et de résistance qui va résonner en profondeur dans le coeur fatigué de Lucky. À l'hiver de sa vie, passé un moment de trouille, il décide d'accepter. Il poussera même la chansonnette. 

 

Faire face au destin commun. 

Avec le sourire. 

Les petits films sans prétentions délivrent souvent les plus grandes leçons.

 

 

Francisco,

 

 

 

 


 

  

Pour la HD il faut se diriger vers la VOD 

Pour l'instant les collectionneurs devront se contenter d'un DVD... shame !

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2017

 

1H30

 

Director:

Writers:

(screenplay), (screenplay)

 

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22/03/2020
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