LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LOGAN, Impitoyable

Fantastique   Comics   Road-movie

James Mangold

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Black and white.

C'est comme ça que je me suis retapé avec une joie sans partage ce sombre joyau. Pas de doute. C'est bien la puissance expressive de cette photographie des premiers temps du cinéma qui sied le mieux à cette oeuvre sombre et torturée.

 

Cadres somptueux, jeux de l'ombre et de la lumière, aridité du décor et puissance graphique des scènes d'action sont totalement sublimés dans cette version. Même si la version couleurs laisse aussi s'exprimer le talent du grand directeur photo John Mathieson (Gladiator, Kingdom of Heaven, X-Men le commencement) la version "Noir" , dans les têtes depuis le début de la production, apparait en totale symbiose avec la vision radicale de l'oeuvre. Le film affiche alors, d'une manière splendide, sa précieuse singularité.

 

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Vieux, alcoolo, l'Eastwoodien Wolverine de Mister Jackman nous fait ses adieux en renouant avec les fondamentaux du personnage original. La violence n'est plus fun et glamour mais brutale, sèche et animale. S'asseyant sur une partie de son salaire pour permettre à ce bon vieux western crépusculaire de voir le jour, l'acteur se livre ici avec un abandon totalement jouissif. L'incarnation la plus fidèle au personnage depuis 17 ans et sa première entrée en scène dans le X-Men de Bryan Singer. Dans Logan, le style et le look sont fidèlement accordés à ceux du Old Man Logan de l'auteur de comics Mark Millar & Steve McNiven.

On retrouve donc notre héros au griffes d'adamantium, chauffeur anonyme, la barbe grisonnante et boiteux, dans un monde désertique où les mutants ont quasiment disparus. Aux côtés de ce néo "Taxi Driver", un professeur Xavier presque liquide lui intimera de conduire sa dernière mission.  Sauver une enfant mutique et bien griffue à la force et à l'agilité ne laissant aucun doute sur sa paternité.

 

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Let's go, alors, pour un road-movie soulevant des nuages de poussières et de sang.

Par son réjouissant refus du compromis (la petite mutante d'à peine onze ans trucide en hurlant et à tour de bras des troupeaux entiers de malfaisants) Logan inscrit un des shows les plus insolites de la grande parade des super-héros au cinoche. Le gros spectacle tout en CGI des lassantes sagas Marvel ou DC cède ici la place au viscéral et au bien trippant qui sue et saigne.

Après les grandes aventures tonitruantes, limite abrutissantes, voici que surgit Logan. Une balade des sans-espoirs filant droit vers son funèbre épilogue. Yep, pas de doute, Logan est un film qui a du coffre et du souffle.

 

Tout au long de cette tranche de cinoche baignée d'une saine colère, le cinéphile sera également bercée par cette rugueuse mélancolie des parias qui habite les plus grands films de Sam Peckinpah. Maître du western. D'ailleurs, respect des classiques oblige, à la racine de cette messe rendue à la figure du justicier solitaire, on trouve également, au coeur de Logan et à la toute fin, une citation directe au fondateur et mythique "Shane, L'homme des vallées perdues" de George Stevens. 

Bien que je ne puisse pas hurler au chef-d'oeuvre, parce qu'entre une première heure magistrale et un final bien rageur au dernier plan sublime j'ai noté un peu de brioche scénaristique ici et là. La vision idéale de la famille qui héberge les fuyards un poil lourdingue et peu finaude, et je ne me suis emballé plus que ça par les bad guys. Non, c'est bien le trio magique Jackman / Stewart et la toute jeune et saisissante Dafne Keen qui rafle la mise et fini par emporter le gros du morceau.

  

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Voilà, grâce à la vision purement cinématographique du magnifique artisan qu'est James Mangold ( Copland, Walk The Line) Logan survivra ainsi aux multiplexes et aux distributeurs de pop-corn parce que cette équipée sauvage de 2h15 (un petit quart d'heure de trop?)  offre aussi une féroce déclaration d'amour aux plus belles heures du cinéma de genre.

Puissamment classique et élégant dans la forme et le découpage des séquences, courageux et novateur sur le fond, Logan restera. Dans le genre classique instantané, je ne pensais pas revoir film de super-héros plus sombre, trempé dans le réel, dense et malin depuis l'inoxydable Incassable de Shyamalan. 

Enfin, dernier clin d'oeil, et non des moindres, derrière la haute silhouette cabossée et le visage buriné et fatigué de Logan se réveille aussi le fantôme du William Munny d'Impitoyable. Le chef-d'oeuvre d'Eastwood. Le cinéma d'action américain, dans ses heures les plus Marvellisées, a encore le bon goût de ressusciter ses géants. Pour notre plus grand bonheur.

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 

 

 

Hommage                                                                                                  Tony Hurtado


 

 

 

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Chroniques  Mangold 

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2017

 

2H15

 

 

LE BLU-RAY : Très beau en couleurs, c'est en noir et blanc que Logan affiche toute les splendeurs de sa photographie. Comme un étalonnage absolu de l'atmosphère crépusculaire de ce métrage violent et rageur. Contrastes puissants, niveau de détail orgasmique, tout est en feu. La radicalité du noir et blanc hisse l'oeuvre loin au-dessus des pantalonnades numériques bourratives et fluorescentes qui polluent aujourd'hui le genre.

 

 

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Writers:

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09/07/2017
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