LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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LA PASSION DU CHRIST, par-delà le sang et les larmes

Tragédie biblique     Drame universel                                         

Mel Gibson

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Deux heures de supplice.

Mais, deux heures de grand cinéma.

 

J'ai tout entendu et lu sur ce film. "Raciste", "Intégriste" "antisémite"...  Je n'y ai vu pour ma part qu'un film magistral et éprouvant sur la violence des hommes. Aucune communauté n'est plus visée ici qu'une autre, la cruauté et la lâcheté sont le fait de presque tous les protagonistes. Au milieu de la foule vociférante, des soldats hilares, grossiers et sadiques, face aux disciples impuissants et au regard éploré de Marie (magnifique visage de pietà de l'actrice Maia Morgenstern)  le destin de Jésus ne m'a jamais semblé plus héroïquement humain que dans cette vision sanglante et viscérale de la Passion. Soit l'antithèse d'une vision "intégriste" ou dogmatique. 

 

Le calvaire enduré par le christ au lieu de le détruire a forgé le mythe et assuré sa permanence à travers les siècles. Que l'on soit croyant ou non, il est une des incarnations universelles du martyr de l'amour et du partage face à la barbarie. En cela, le parti-pris courageux et radical du metteur en scène Mel Gibson d'accompagner pas à pas son terrible calvaire débouche sur un hommage définitif à cet impensable supplice et un retour au corps et à la réalité du Messie. 

Cette expérience cinématographique, où se mêlent avec violence le pardon et la souffrance, va ainsi bien au-delà du discours religieux et interroge en permanence notre propre humanité. On peut ne pas supporter la violence graphique du film (je n'ai pas vu la version originale visiblement plus "gore") mais j'aurais bien du mal à contester son impact et sa puissance terrassante.

Comment ne pas saluer la prestation de Jim Caviezel ( La Ligne Rouge) totalement habité par le rôle. Même couvert de sang et le visage tuméfié, sa gestuelle et sa présence irradient chaque plan, chaque seconde du métrage. Derrière l'expression de la souffrance, sa détermination à pardonner est palpable et bouleversante. Interminable torture sans un cri de haine jusqu'à la supplique finale :

" Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font!".

Prononcée après deux heures d'un spectacle terrible, la force de cette parole prend alors sa pleine mesure et résonne plus fort que jamais. A ce propos, il faut rappeler également l'intention du réalisateur de n'offrir au monde qu'une seule langue à son film. Celle du christ. L'araméen. Quelques répliques sont également prononcées en hébreu ainsi qu'en latin. Les mots sont alors prononcées comme aux origines  et sont les mêmes pour tous les spectateurs autour du monde. 

Une seule voix pour un message universel.

 

 

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Seul bémol, une entrée en matière selon moi gentiment ratée.

En effet, je reste plus réservé sur la scène inaugurale au Mont des Oliviers. C'est la première mise à l'épreuve du Christ, moment ou le doute et la peur attirent le personnage du diable. Si l'apparition de Satan est plutôt convaincante, étrange visage aussi effrayant que séduisant, l'ensemble est noyé dans une photographie bleu-piscine très artificielle. Le court affrontement entre les disciples et les soldats venus arrêter le christ, filmé avec force ralentis, est pour moi complètement à coté de la plaque. Heureusement, passé cette maladroite ouverture le film prend son élan, trouve son souffle et ne m'a plus lâché jusqu'au Mont Golgotha. C'est muet et encore sous le choc que j'ai assisté au sublime plan final évoquant la résurrection en un mouvement de caméra d'une évidence magistrale.

 

L'évidence, je terminerai avec ça. 

Ce regard frontal sur l'agonie du Christ a été souvent décrié mais il a trouvé son public partout autour du monde. Et ce n'est pas un hasard. Sa simplicité biblique parle à tous les hommes. Par-delà le supplice, la souffrance, les larmes et le sang, le message d'amour est ici éclatant.

 

 

 Francisco, 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

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2004

 

2H05

 

 

LE BLU-RAY       C'est net et précis. Passé le grand bleu volontaire mais un peu fadasse du premier quart d'heure, le spectateur est visuellement immergé dans ce qui est probablement le plus éprouvant calvaire jamais représenté au cinéma. Cette dernière parution Blu-ray, expurgée des gros plans les plus sanguinolents est franchement la bienvenue. Le film en sort grandi sans rien perdre de sa violence.

 

 

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16/10/2015
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