LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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LA CHAMBRE DES OFFICIERS, l'autre guerre

 Drame    Guerre                                    

François Dupeyron

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Rien à faire.

Je reste fâché avec le premier quart d'heure de ce film.  

L'euphorie de l'entrée en guerre "la fleur au fusil"me parait toujours aussi "démonstrative" avec une mise en scène un peu scolaire, appliquée. Plane  l'inconfortable sentiment d'être face a un "mauvais film en costume". Y compris dans le jeu des acteurs, excessivement théâtral. Puis brusquement l'explosion. 

Au premier tir d'obus, Le lisse personnage d'Adrien se retrouve à terre. L'horreur de sa situation surgit, dans un râle terrifiant. Un son étranglé suivi d'un hideux gargouillis. Un très grand film commence alors ...

 

Un film terrible sur cette "autre guerre".  La voix-off d'Adrien privé de l'usage de la parole convoque le fantôme du film de Dalton Trumbo Johnny Got His Gun(1971).  Mais les ténébres ici vont s'éclairer. Au coeur de cette chambre des officiers où les gueules cassées de la grande guerre se reconstruisent comme ils peuvent. 

Adrien, Henri et Pierre. Trois homme dont la guerre a arraché le visage et qui doivent réapprendre à vivre.  Trois gradés, défigurés, enfermés de long mois dans un monde ou l'essentiel, dans un premier temps, se résume selon les paroles du médecin "à bien respirer, bien manger". Un long travail de deuil. Accepter l'insoutenable, retrouver la parole.

Une guerre intime ou l'homme doit renoncer définitivement a celui qu'il était avant l'horreur.  Un long chemin de douleur avec l'amitié et la solidarité comme seules armes. La Chambre des officiers, de long mois pour soigner une blessure dont on ne guérit pas. Juste se "rafistoler" une gueule pour retrouver la parole, sortir et affronter de nouveau le regard des autres.

 

 

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Ces trois personnages sont défendus avec une égale conviction par Eric Caravaca, Denis Podalydès et Grégori Derangère. Trois acteurs complémentaires, de style et d'apparence, secondés par le solide André Dussolier dans le rôle du médecin et Sabine Azéma dans celui de l'infirmière. Une prestation toute de grâce et d'empathie pour cette présence féminine essentielle. Figure aimante et maternelle dans un paysage dévasté. 

Le récit est terrible et certaines images douloureuses, mais le désespoir ici n'est jamais complaisant. Grâce à une mise en scène d'une grande élégance, au cadres amples et à une photographie dorée transfigurant l'ensemble du récit. Un travail sur l'image signé Tetsuo Nagata récompensé d'un césar et grâce auquel le film prend l'allure d'un conte. Le spectacle est alors plus fascinant que macabre.  

 

Elégance également sur le fond avec une écriture et des dialogues éclairés de belles tranches d'humour. Dans le paysage d'un cinéma Français un peu frileux vis à vis des grands sujets, revisiter La Chambre des Officiers me rassure sur notre capacité à embrasser des thèmes forts avec un véritable sens du spectacle.

Merci à François Dupeyron, cinéaste quelque peu délaissé aujourd'hui,  pour cette belle ambition. Son film fait aujourd'hui figure de classique et ce nouveau transfert HD sur master 4K nous offre une splendide et totale redécouverte.

  

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2001

 

2H15

 

 

LE BLU-RAY   Splendide redécouverte. Un remastering 4K exemplaire. Respect du grain d'origine et pas de corrections artificielles. Luxe de détail et contrastes solides au programme. Le grand vainqueur de ce Blu-ray de référence est Tetsuo Nagata. Son travail sur la photographie est ici sublimé. La photographie verdâtre du dvd n'est plus qu'un souvenir. L'or coule de nouveau à flot.

 

 

 

Réalisateur:

Scénario:

(roman),

Acteurs:

, , ...

 

 

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24/11/2015
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