LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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KNOCK KNOCK ordinairement Spinaltap n'a rien contre les perruches trempées, mais là si

Thriller pathétique     Frisson ?                  

Eli Roth



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Eli Roth

Réalisateur, scénariste, producteur, acteur, pote de Tarantino et grand amateur de cinéma déviant à tendance gore puisqu'il a notamment commis "Cabin Fever", les deux "Hostel" et "The Green Inferno", film de cannibales tourné en 2013 et seulement sorti récemment en e-cinéma.

 

Avec "Knock Knock", il s'attaque au genre moins thrash du home-invasion, que l'on peut traduire par "sévère tapage d'incruste".

Home-invasion ici plutôt pas désagréable au premier abord puisqu'il est l'oeuvre de deux jeunes femmes particulièrement bien carénées, prénommées Bel (si!) et Genesis (si, si!). Alors j'ai regardé sur Wikipédia, Genesis, c'est aussi le nom d'un groupe de rock progressif. Oui…euh non pardon, ça on s'en fout et puis on le savait déjà en plus. Non ce que je voulais dire, c'est que c'est aussi le nom d'un "groupe de base de données dédiées à l'histoire des femmes, branche apparue dans les années 70 et étroitement liées aux luttes féministes". Pourquoi je vous dis ça? Because ça explique certainement le comportement un peu excessif de la demoiselle susnommée.

 

Bon je développe (alors pour ceux qui l'ont pas encore vu, ça va un peu spoiler par ici, mais pas non plus tout le film hein parce que faut pas déconner quand même, ça vient de sortir, même si c'est pas bien grave parce que le film est un peu raté, et pis en même temps pour ceux qui le verront jamais, ce qui est pas bien grave non plus pour la même raison, ça leur fera un petit aperçu, donc l'un dans l'autre, tout ça n'est pas bien grave).

 

 

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Donc après de jolis plans d'ouverture aériens - image HD époustouflante de détail, soit dit en passant - survolant les mythiques lettres d'Hollywood pour arriver dans une banlieue huppée de Los Angeles (bien que le tournage ait eu lieu principalement à Santiago, au Chili), on pénètre dans la superbe maison d'Evan, un brillant architecte, et de sa femme, une brillante artiste, qui entreprennent un rapport de type brillant et charnel dans la chambre conjugale.

 

Mais pas de bol

C'est la fête des pères, donc les mioches débarquent dans la piaule avec un gâteau dont ils collent une bonne part sur la tronche de leur paternel. Au grand désarroi d'Evan, les ébats prennent fin avant même d'avoir commencé, et comme sa femme part tout le weekend à la plage avec les gosses pendant que lui doit travailler, il peut se la remettre derrière l'oreille deux jours de plus. Oui, remettre, parce que ça fait trois semaines qu'elle y est, derrière l'oreille, sa femme étant bien trop occupée entre son expo et ses chiards. Donc Evan commence à être un peu tendu du caleçon. Alors quand le premier soir de son weekend de "célibataire", deux bombasses sonnent à sa porte, on devine tout de suite que son calcif est pas prêt de se détendre.

Surtout que les deux gonzesses sont habillées comme si elles sortaient direct du Springbreak et que, comme il tombe des seaux d'eau, elles se sont lancées dans un concours de tee-shirts mouillés. Un taxi qui les largue pas dans le bon quartier, plus de batteries pour leur portable, quelques éternuements et grelotements, il n'en faut pas plus pour qu'Evan, bonne âme, les laisse entrer afin qu'elles se réchauffent et qu'elles consultent la bonne adresse de leur petite fiesta sur Internet. Il leur appelle aussi un VTC, qui arrivera pas avant 45 mn. C'est long 45 mn.

 

Alors comme Evan ne veut pas que les deux pauvres petites perruches trempées chopent la crève, il leur propose de faire sécher leurs vêtements, ce qui devrait être rapide puisqu'elles n'en portent pas beaucoup, de vêtements. Les deux bombes en peignoir commencent alors à sérieusement chauffer Evan, qui est précisément à cet instant très tendu. D'autant plus que la proximité physique qu'elles installent en s'asseyant de chaque côté d'Evan lui donne la sensation d'être une tranche de salami dans un sandwich sur le point de se faire dévorer. Alors Evan change de place à plusieurs reprises pour éviter de passer pour une tranche de salami et aussi d'être trop tendu. Et puis il assène qu'il est fidèle à sa femme depuis quatorze ans. Une fidélité qui laisse les deux allumeuses sur le cul. Elles rétorquent avec aplomb que l'espèce humaine est la seule qui soit monogame et que c'est contre nature. C'est un vaste débat, et comme Evan est pile à cet instant hyper-tendu, il consulte son téléphone pour savoir dans combien de temps arrive ce foutu VTC.

 

 

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Quand le véhicule se pointe vingt minutes plus tard, Evan va chercher les deux chasseuses de mâles parties dans la salle de bain pour leur filer leur fringues sèches et leur demander gentiment de vider les lieux. Comme elles ricanent bêtement au lieu de sortir, Evan rentre dans la pièce moite, mais sans regarder, car manifestement elles prennent une douche. "Surprise!" qu'elles disent quand Evan, archi-tendu à ce moment, finit par ouvrir les yeux et ressent la nette impression de se retrouver par inadvertance dans une production Marc Dorcel. Il tente bien sans grande conviction de s'échapper de la zone humide, mais comme les deux garces à poil se jettent comme des affamées sur sa braguette pour lui administrer une double prestation bucco-génitale et que à cet instant précis, il est vraiment méga-tendu, il finit par accepter dans un élan social de les aider à échapper à leur détresse sexuelle. Mais bon, on l'a bien compris: c'est vraiment pour dépanner.

Pendant que le VTC qui en avait marre de poireauter se barre, la soirée bat son plein et devient vraiment très conviviale au domicile familial.

 

Evan, qui était resté parfaitement inébranlable jusque là, se lâche carrément. Indubitablement une grosse performance de l'architecte qui se démène comme un beau Diable. Même si on sent bien qu'Eli Roth à dû méchamment tailler dans ses rushes pour que le film ne soit pas interdit au moins de seize ans par l'impitoyable censure américaine. Car mis à part quelques furtifs plans de nibards et de culs plaqués contre une vitre embuée de douche, la scène de triolisme qui se poursuit ensuite dans la chambre conjugale reste très sage, auto-censurée dans un montage hyper-serré qui prend en revanche bien soin d'insister en parallèle sur les nombreuses photos de famille exposées dans la maison. Un parti pris passablement balourd, comme si le réalisateur se positionnait en juge moral, puisque de toute évidence ces plans de photos ne représentent pas une vision subjective d'Evan, le bonhomme étant à ce moment bien trop occupé à se détendre en butinant les deux nymphos pour avoir un cas de conscience.

 

 

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Dans le feu de l'action, il en a même tellement plus rien à battre qu'il fait tomber un cadre familial en plaquant la blondasse en chaleur contre un mur. Un manque de subtilité qui caractérise toute la deuxième partie du film, et ce dès la scène du petit déjeuner le lendemain matin où les deux salopes (à un moment faut appeler un chat un chat) foutent un boxon culinaire invraisemblable dans la cuisine, devant les yeux globuleux de l'adorable bébé bulldog d'Evan. C'est bien simple, elles adoptent du jour au lendemain le comportement de deux gamines de cinq ans qui auraient versé de la coke en guise de sucre en poudre dans leur chocolat au lait.

 

On s'aperçoit subitement que ces deux-là sont sérieusement ravagées du bulbe rachidien. Un contraste beaucoup trop brusque avec le début du film et absolument pas crédible. Pas de malsaine et insidieuse progression psychologique, la tension retombe aussi platement que les crêpes qu'elles balancent en l'air. Et tiens vas-y que j'te saccage les oeuvre d'art de l'épouse doublement cocufiée avec des dessins de bites! Et bah bravo les filles, la grande classe, dites-donc! Les deux actrices, Lorenza Izzo (la femme d'Eli Roth, qui avait déjà donné de sa personne dans "The Green Inferno") et Ana de Arma en font des caisses et cabotinent tellement que ça devient franchement ridicule. Et puis arrive un traditionnel chantage à l'abus sexuel, histoire de nager dans le déjà-vu.

 

Ah et y a cette bonne vieille Viviane, la grosse infirmière qui débarque pour s'occuper de la blessure à l'épaule d'Evan et qui voit la sexy et tactile Genesis se pointer à la porte derrière sa proie quelque peu embarrassée. Alors forcément, Viviane, qui est manifestement une représentation de la bienveillance morale et de l'infect puritanisme de la société américaine considère immédiatement le mari infidèle comme l'équivalent humain d'une déjection fécale. La suite, entre tournage de vidéo compromettante, vandalisme hystérique et jeu moralisateur avec torture auditive, sans oublier l'entrée en scène grotesque de l'assistant asthmatique de l'épouse, ne fait que confirmer la lourdeur pénible du film et l'absence totale de direction d'acteur. Pauvre Keanu Reeves, (ah c'est bien loin, Matrix et Point Break …) qui outre le fait d'avoir un registre assez limité, se retrouve livré à lui-même entre deux comédiennes en totale roue libre pour incarner ce dindon de la farce qui a tellement la loose qu'il se fait planter une fourchette pile dans sa plaie à peine cicatrisée.

 

Finalement, le spectateur peut lui aussi s'estimer être le dindon de cette farce pseudo-féministe qui vire au grand-guignol en remuant grossièrement le couteau dans la plaie de l'infidélité masculine. Oui, comme l'autre allumée de Genesis avec sa fourchette. Roth tente bien de désamorcer tout ça avec une fin au deuxième degré assez drôle, mais le mal était fait.

Bien fait pour le mâle!

 

 

 

Spinaltap,

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

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2015

 

1H40

 

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07/11/2015
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