EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE, joyeux bordel!

Fantastique débridé Multivers-trip Gros délire

Dan Kwan & Daniel Shienert

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Histoire de vous souhaiter une année 2023 à peu près correcte, toute de résilience et d'acceptation avec le moins d'emmerdes possible, j'ai décidé de frapper très fort. Je vais donc ouvrir le bal grâce à un Blu-ray fraichement sorti et consommé en vous délivrant sans plus attendre une chronique express.

Attention, pas n'importe quelle chronique express. Une chronique express dédiée à un fleuron du cinéma de genre. À savoir, le genre:

"Hey ! ok, sur le fond ce truc est complètement con mais qu'est-ce qu'on s'amuse !"

Si j'ai décidé d'ébranler ainsi votre sens de l'analyse comme votre bon goût, piliers de l'intelligence cinéphage, c'est pour une raison assez simple. Ce bon gros délire Matrixien hystérico-fantastico-comico-mystique bien emballé se pose là et ce pour un bon bout de temps. Label "film culte" garanti !

Pour la jouer simple et limpide résumons le tout en disant que l'on tient là le portrait d'une famille dysfonctionnelle embarquée dans un règlement de compte intergénérationnel à dimension super-héroïque le tout au fil d'une intrigue "sauvetage du monde", avec traversée de tout plein d'univers parallèles avec des doubles et pi des scènes de fight total Kung-Fou hyper bien chorégraphiées, plus un trou noir en forme de bagel qui risque de tout aspirer et aussi, ouais, sans oublier le contrôle de la laverie familiale par le service des impôts avec en charge du dossier une Jamie Lee Curtis bien flippante et ultra-badass.

Ça craint, mais heureusement la chef de famille et héroïne du métrage est jouée par Michelle Yeoh qui aligne un cv légendaire d'action girl, aujourd'hui lady, depuis les années 80 et donc qui assure grave le job. Carrément.

Bon, ne nous égarons pas davantage dans les détails, demeurons sur la base de l'intrigue parce qu'il faut le voir et le vivre pour le croire. Justement, ce qui est bien c''est que vous verrez des doigts en forme de saucisses, des cailloux qui parlent et un plug anal, puis deux, en pleine action. Bref, pour l'ambiance Bergmanienne on repassera mais, c'est promis, vous aurez plus la pêche en fin de séance qu'après un film de Michael Haneke. Sauf que vous ne serez pas plus intelligent qu'avant. Mais ça, aujourd'hui, ce n'est pas très grave. Et il est important de vivre avec son temps.

Bref, si comme moi vous goûtez au plaisirs de la bagarre, de l'acrobatie, des changements de décor qui décoiffent, des situations qui partent en vrille, d'être un minimum surpris et des histoires de multivers qui n'oublient pas de parler d'amour alors oui, vous pouvez entrer. Faut simplement être de bonne humeur, ne pas craindre la migraine (ophtalmique et neuronale) et l'aventure se tente.

C'est autrement moins prévisible et plus malin qu'Avatar, la voix de l'eau (vingt fois moins cher) moins virtuose sur le plan aérien que Top Gun Maverick mais moins publicitaire côté amourette. Pour moi c'est le truc le plus gonflé, original, énergique et taré de 2022. Même si, au final, tout cela est, je le disais, complètement con. Mais version quatre étoiles.

Alors bon, 2h15 c'est trop long et le dénouement se prend un peu les pieds dans la guimauve malgré le nihilisme de fond mais je reste positif. Non seulement parce qu'il le faut dans la vie de tous les jours, pour soi mais également pour tout ceux que l'on aime, mais globalement parlant. Ce qui m'amène tout naturellement à conclure en précisant que vous trouverez dans Everything Everywhere All at once de la supercherie, de la magie, de l'humour, des machines à laver, tout un tas de portes dimensionnelles, de l'émotion mais aussi un peu de philo. Et même, tiens, un soupçon de Brazil dans l'esprit et l'artisanat.

La mise en scène est habile, inventive, aligne de réjouissantes idées de cinoche et, ouais, ça a de la gueule. Un tout rafraichissant et divertissant. La preuve, j'ai regardé ça un dimanche pluvieux, complètement dépressif, à la veille de reprendre le boulot et ça m'a refilé le sourire. Mais ça, c'est sans doute parce que, moi aussi, je suis un peu con. Ce qui n'empêche pas de dire merci. Alors vive Dan et Daniel !

Et surtout, vive le cinéma !

Francisco,