LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

MINDHUNTER, SAISON 2, contagion

Série    Polar    Histoire & Criminologie    Drame  

Joe Penhall & David Fincher 

***** 

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Le "miracle" continue.

Mindhunter Saison 2 creuse son sillon avec toujours la même exigence sur le fond comme sur la forme. L'élégance de rester au plus près des faits et de soigner les personnages.

 

Sur ce point, le scénario prend un peu plus de distance vis à vis du personnage d'Holden Ford pour ouvrir davantage à ceux de Wendy Carr et Bill Tench. Le massif et charismatique Holt McCallany a trouvé ici le rôle de sa vie et vole un belle partie du show. Anna Torv, dont le charme et la folle élégance ont déjà conquis le coeur de sérievores ( Fringe, Secret City, The Secret life of Us) nous offre encore une fois la pleine mesure de son talent. Son regard et sa présence magnétique en imposent. Et puis un chouette nouveau venu au casting :  Gunn, le nouveau directeur du service. Parfaite incarnation du type opportuniste et ambitieux dont l'appui à l'équipe laisse deviner un revers de médaille plutôt inquiétant. C'est un personnage neuf et essentiel royalement interprété  par Michael Cerveris (The good wife, Gotham, Treme).

 

Les personnages d'abord.

Parce qu'il est bien ici question de combats intérieurs contre le doute et l'effroi. Imposer la méthode et la logique contre le chaos. L'ensemble gagne encore en humanité et donne la mesure des retombées de la sombre mission de ces représentants de l'ordre sur leur vie personnelle. Creusant quotidiennement aux sources du mal, leurs efforts pour maintenir un semblant de vie sociale bouleversent.

Autre exemple de ce soucis d'authenticité et d'humanité, je ne peux m'empêcher de citer cette sublime séquence (peut-être la plus forte de la saison) où Ford, lors d'un rendez-vous imprévu, se retrouve face aux mères des enfants disparus d'Atlanta. Une séquence intense entre colère et douleur qui expose drame humain, faillite du système et cette fracture sociale abyssale qui fait écho aujourd'hui à notre propre naufrage. Un grand moment de littérature télévisuelle et un grand moment d'interprétation. Le sujet de Mindhunter dépasse depuis ses débuts le cadre du genre pour délivrer un propos existentiel universel. C'est pour cette raison qu'elle est une série "importante" et qui restera.

 

 

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Fincher nous promène en zone grise.

Le mal contamine tout et semble se propager à toutes les strates du récit. Rien n'est étanche et le malaise est diffus. L'horreur ne surgit pas, comme dans les mauvais polars ou films d'horreur, mais elle rampe. Du meurtre crade, atroce et gratuit à la manipulation, des manoeuvres politiques aux enjeux de pouvoir, tous les visages du "crime" s'expriment dans cette seconde saison. La nuit gagne du terrain, à tous les niveaux.

 

Et le défilé des serial-killers se poursuit avec une succession de prouesses d'acteurs phénoménales auxquels s'ajoute un travail de maquillage impressionnant qui les transforment en sosies troublants de leurs modèles. L'exigence est bien là. Celle du refus de l'effet facile et du "spectaculaire" et du soucis de vérité et d'authenticité. La séquence avec Manson (stupéfiante) se paye même le luxe de casser le mythe en nous confrontant à un pauvre type, arrogant et menteur, dévoilant rapidement ses limites. Et toujours ces effrayantes apparitions de BTK, qui ne sera attrapé que bien des années plus tard non par l'enquête poussée mais par une simple négligence du Serial-KillerSymbole de l'impuissance du système à contenir les monstres.

 

 

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Que dire de la réalisation et de la photographie? Du travail sur la musique et le son? Un régal. Du boulot de pro. Tout ici est au service du propos. Derrière la caméra se succèdent avec un talent égal ou complémentaire David Fincher himself pour les trois premiers épisodes, Andrew Dominik (L'Assassinat de Jesse James, Cogan) pour les deux suivants et le vétéran Carl Franklin (Le Diable en Robe Bleue, Out of Time, House of Cards, The Leftovers) assurant les quatre derniers. Tous partagent le même soucis de rester "à bonne distance", conservent le même tempo et offrent par la sobriété du découpage et la rigueur du montage un terrain de jeu idéal au acteurs dont la prestation n'est jamais entravé par des effets malvenus.

 

Mindhunter se construit ainsi, avec un soin et une précision d'horloger. Une future cathédrale du genre embrassant tout un pan de l'histoire du crime et de la société américaine. 5 saisons seraient envisagées. Tant mieux. Nous quittons cette seconde saison loin d'être rassasiés. Comme le sont les chefs-d'oeuvre de Fincher, Mindhunter apparait déjà comme un joyau noir, à l'épreuve du temps et des modes. Une bible délivrant sa leçon de ténèbres avec une application redoutable.

 

 

 

Francisco,

 

 

  

 

 

 

Bill 

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Saison 1                                    Chronique

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Chroniques  Fincher 

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2019

 

9 X 1H

 

 

L'IMAGE         La patine visuelle, Fincherienne en diable, régale encore une fois. Le flux HD (UHD) Netflix assure le show avec nuance et précision. Orgasme rétinien assuré.

 

Director:

David Fincher,  Andrew Dominik,  Carl Franklin
 

Writers:

Joe Penhall (created by), John Douglas (based upon the book by) | 5 more credits

 

  

 

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- ... et sinon, on t'as déjà dit que t'étais le sosie d'Emmanuel Macron ?

- Mhmm ... parle moi de toi, plutôt



09/09/2019
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