LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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HÉRÉDITÉ, "she isn't gone"

Horreur

Ari Aster 

****

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Je l'ai souvent écrit

merci les opés!

Trois titres pour le prix de deux, ça laisse toujours une bonne chance de ramener une perle. Ainsi je suis tombé, où plutôt je me suis pris en pleine poire, ce bijou d'épouvante (acheté juste pour son actrice principale) étrangement passé inaperçu.

 

Hérédité est un premier film et c'est déjà un fleuron du genre. On s'en rend compte à peu près tout de suite. La mise en scène du jeune réalisateur et scénariste Ari Aster impose dès les premiers plans une sobriété exemplaire. Une intelligence d'écriture et de mise en image sans esbroufe qui annonce l'arrivée d'un futur grand et rassure d'emblée le cinéphile. Hérédité respire la maîtrise. Nous n'entrez pas dans une vulgaire série B aux effets faciles mais dans un authentique film d'auteur qui se paye même le luxe de combler toutes les attentes du genre horrifique. (Ça ne vous rappelle personne?)

D'un drame familial épouvantable, âmes sensibles s'abstenir, le film se déploie dans un suffocant crescendo jusqu'à un climax diabolique que certains pourront trouver "too much" mais qui s'est imposé pour moi avec une évidence totalement justifiée.

 

La démarche d'Ari Aster ne se plie à aucun compromis. 

Après une heure d'un drame réaliste éprouvant aux dialogues ciselés, exposition nécéssaire à la compréhension de l'ensemble des enjeux et du terreau psychologique sur lequel émerge la déviance du récit, l'oeuvre pousse la porte du fantastique horrifique avec une efficacité terrassante.

Non seulement grâce à l'efficacité des effets, totalement convaincants, mais surtout parce que le spectateur a eu le temps d'embrasser le parcours et la pleine matière des personnages. Tous sont royalement incarnée par de fabuleux acteurs. Une gamine prodigieuse, Milly Shapiro, au visage flippant à souhait, un jeune acteur, Alex Wolff, totalement habité, un Gabriel Byrne  impérial en gardien de la raison et, tout là-haut au sommet, Toni Collette dans une prestation hypnotique, tétanisante, méritant tous les oscars. Grâce à ses stradivarius dirigés de main de maître, cette famille où depuis plusieurs générations vibre le germe de la folie suscite immédiatement l'attachement et une profonde compassion.

 

 

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Pourtant, les racines du Mal sont là.

Au coeur de la famille. Et c'est lorsque tout dérape (c'est un spoil, ça?) que le talent de Toni Collette prend une dimension inédite. Elle libère les chiens de l'enfer et délivre alors une interprétation à la hauteur de celle de Nicholson dans Shining. Une hystérie qui ne prête pas franchement à rire. 

Comme dans toute oeuvre pensée et réfléchie plusieurs niveaux de lecture sont possible. Film d'horreur pur ou plongée dans la psyché d'esprits basculant dans la psychose suite à un deuil insurmontable? Ari Aster, dans les excès de son final, semble nous laisser le choix... Dans les deux cas, le résultat terrifie.

 

Appuyé par un travail sur le son et la musique glaçant et d'une pertinence rare, secondé par le directeur photo Pawel Pogorzelski, tout comme pour Midsommar son film suivant (pas encore vu) un artiste  sachant peupler les ombres, Ari Aster nous fait vivre et ressentir une des ces trouilles profondes qui dérangent et interrogent sans oublier de nous laisser les poils bien droits sur les bras. C'est autre chose qu'un tueur en série increvable ou un clown grotesque distribuant des ballons.

Hérédité à tout pour durer et devenir un film culte.

J'en suis sorti "hanté" et convaincu d'avoir trouvé ici le digne héritier d'un Shyamalan des premiers temps aujourd'hui disparu. (On se souvient aussi de Toni Collette dans Sixième Sens) Comme quoi, même dans un contexte ultra flippant se niche toujours une bonne nouvelle.

 

 

Francisco, 

 

 

 

 

 


 

 

 

Sous influence  

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2018

 

2H05

 

 

LE BLU-RAY :         Aussi fin et subtil dans la lumière que dans les ombres. Le diable étant dans les détails voici un transfert d'une terrifiante efficacité. À la hauteur de la magnifique photographie.

 

 

 

Director:

 Ari Aster

Writer:

 Ari Aster

 

 

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12/06/2019
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