LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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HANNIBAL (série) La Beauté du diable

Série     Polar     Horreur      Néo-Gothique                       

Bryan Fuller 

***** 

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À table !

Pour spectateurs avertis uniquement.

 

Fascinant. Terrifiant. Impossible traque d'un serial Killer aussi pervers et manipulateur que séduisant et raffiné. Monstre psychologiquement insondable et d'une cruauté sans limites. Hannibal Lecter. Nouveau Dracula. Figure diabolique et  mythe increvable né sous la plume de Thomas Harris. Immortalisé par Jonathan Demme dans le Silence des Agneaux, (petite série z sans aucune ambition défendue maladroitement par un réalisateur peu inspiré et une brochette d'acteurs débutants tous plus incompétents les uns que les autres et que toutes les suites n'eurent aucun mal à égaler ... oui, c'est ironique)

L'idée d'une déclinaison en série de ce cultissime chef-d'oeuvre du film de serial-killer avait tout pour accoucher d'un grossière pantalonnade. 

Le résultat a effacé rapidement toutes mes craintes avant de dépasser mes espérances.

 

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Premier point : Hannibal est d'abord une flamboyante réussite esthétique .

Tableaux somptueux et horrifiques d'un opéra macabre résonnant haut et fort sur les territoires du fantastique. Les scènes de crime prennent la forme d' oeuvres symbolistes, expressionnistes, où les gerbes de sang tracent des figures à la Jackson Pollock.

Le grain de l'image et l'extraordinaire sensibilité de la captation HD (L'Arri Alexa Plus) éclatent en Blu-ray.Mise en scène et photographie stupéfiantes de beauté pour une production télé. Le virage semble définitif. Vieilles recettes et superproductions anémiques sur grand écran. Liberté, originalité, innovation et exploration de nouvelles formes sur petit écran. 

 

Côté distribution, le charismatique Mads Mikkelsen (Valhalla Rising, La Chasse)  assume sans peine l'héritage d'Anthony Hopkins. Hugh Dancy (La chute du Faucon Noir, Le Roi Arthur), intense et bouleversant embrasse royalement toutes les facettes du profiler Will Graham.tandis qu'un puissant  Laurence Fishburne (Matrix, Boyz in the Hood) impose en Jack Crawford une présence solide et rassurante au coeur de  cet enfer.

Après une première saison "relativement" traditionnelle,  le spectacle plonge dans les abysses à partir de la saison 2 pour entrer de plein pied dans le surnaturel. Débarrassé de la contrainte réaliste l'univers d'Hannibal est alors à l'image de sa figure principale. L'horreur règne et contamine l'ensemble des personnages et du spectacle. Hannibal hante progressivement la totalité du récit. Un processus visuel et scénaristique proche de l'envoûtement. Les âmes sensibles décrocheront peut-être (comment leur en vouloir, c'est souvent hardos)  mais le cinéphile exigeant et endurci s'abandonnera, terrifié mais heureux,  aux sortilèges du psychiatre cannibale. Ouverte à toutes les audaces, se jouant des limites, et assumant le nihilisme éclairé du propos en épousant le regard du docteur Lecter, Hannibal prend aujourd'hui son envol vers les plus haut sommets des séries US. 

Vient ensuite la troisième et dernière saison.

 

 

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Un moment de télévision stupéfiant.

Celui du bouquet final. Une première partie résolument gothique, qui évoquerait presque le Dracula de Coppola. Un adieu sous le signe de tous les excès, entre loufoquerie macabre et baroque Rococo. Un opéra sanglant situé au coeur de Florence, puis brusquement la série bifurque pour offrir une deuxième partie en forme de quatrième saison.

À partir du huitième épisode, j'ai ainsi assisté, béat d'admiration, à l'adaptation la plus saisissante de Dragon Rouge jamais produite. Un petit cran, même, au-dessus de la version pourtant magistrale de Michael Mann (Manhunter- Le Sixième Sens) tournée trente ans auparavant. 

Ces six derniers épisodes constituent pour moi la meilleure partie de toute la série, tant l'incarnation du tueur en série Francis Dolarhyde est littéralement transcendée par l'interprétation terrifiante que nous  offre Richard Armitage (inoubliable Thorin dans Le Hobbit). Une performance monumentale qui éclipserait presque celle de notre bon vieux Mads.

 

 

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Cet adieu au monde d'Hannibal Lecter et son final aussi délirant que terrassant m'a abandonné ivre et sans voix. La preuve, je chronique, mais très vite. Parce qu'il faut vraiment voir ce truc de dingue pour comprendre combien l'univers riche et foisonnant des séries vient de planter un nouveau clou dans le cercueil du cinéma. 

Même avorté, peu satisfaisante en terme d'audience (difficile d'attirer un large public avec un univers aussi déroutant qu'éprouvant) cette grande et courageuse leçon de liberté télévisuelle a de quoi effrayer tous les tâcherons qui polluent le septième art, tant l'écriture, la direction artistique et la densité des personnages et le jeu des acteurs confinent au sublime. Spectacle glaçant mais totalement fascinant que celui du serial-killer définitif. Figure du mal absolu. Sondant les âmes. Se nourrissant de leur peur. Aussi effrayant que séduisant. Être maléfique, vivant son inhumanité comme une libération. Monstre tout-puissant évoluant selon ses propres codes, par-delà le bien et le mal.  

 

 

 

 Francisco, 

 

 

Tribute                                                                                                                                

 

 

Mads

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2013 - 2015

 

Le Blu-ray :  Le grain de l'image et l'extraordinaire sensibilité de la captation HD éclatent en Blu-ray.  De jour comme de nuit, les images demeurent d'une beauté stupéfiante.

 

 

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26/05/2015
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