LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

CRIMSON PEAK, gothic love

Romance gothique horrifique            

Guillermo Del Toro 

**** 

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 A house as old as this one becomes, in time, a living thing.

 

 

 

 

Monstres sublimes.

Guillermo Del Toro est un réalisateur généreux.

Certains peuvent trouver son dernier opéra bourratif mais lorsque j'ai éteint mon écran hier soir après avoir découvert un Crimson Peak servi sur un Blu-ray à vous enflammer la rétine, j'avais le sourire et me suis couché avec la peau du regard bien tendue. Étourdi et ravi comme après un festin.

Ce dernier opus horrifique ne lésine sur rien. Un retour aux fondamentaux du conte gothique porté par une direction artistique totalement débridée. Décors, costumes, photographie, Visuellement, c'est Versailles en flammes! Un luxe qui évoque dans la démarche la version baroque  et flamboyante du Dracula de Coppola.

 

 

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Del Toro. Ogre de cinéma dont la filmographie s'abreuve aux récits d'Horace Walpole, Lewis, Shelley, Stocker ou des travaux de l'illustrateur Mervyn Peake est peut-être le dernier géant du genre. Le maitre d'oeuvre du Cultissime Labyrinthe de Pan est en effet devenu le pape du gothique depuis que Tim Burton s'est largement Disneyifié. Même, récemment, au milieu des robots géants de Pacific Rim, l'esprit du genre suintait du décor. Hellboy, Blade 2,  et leurs bestaires fabuleux. L'orphelinat hanté de L'Échine du Diable.

 

L'intrigue, délibérément classique, commence comme une romance, dans le New-york des romans d'Edith Wharton avant de nous entraîner dans les landes brumeuses d'Allerdale Hall ou pourraient retentir le hurlement du Chien des Baskerville.

Del Toro assume totalement de nous abandonner ainsi en terrain connu comme pour mieux nous livrer au plaisir le plus simple du spectateur de cinéma : "Ouvrir grand les yeux". Une royale simplicité qui nous entraîne directement au coeur de ce monde délicieusement effrayant. Nous savons ce qui va arriver et comment et c'est exactement pour cette raison que l'on achète et que l'on regarde Crimson Peak.

 

La mise en scène est virtuose, les décors fastueux, les actrices et acteurs, semblent se régaler de leurs costumes et  jubiler d'interpréter "à l'ancienne" ces personnages sortis tout droit d'un bon vieux film de la Hammer.  Les codes et les signes sont clairs. À l'image de la robe rouge de l'inquiétante Lucille Sharpe (impériale Jessica Chastain)lors de sa première apparition.

Costume sublime mais aux couleurs des horreurs à venir.

 

 

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Le monde de Del Toro est souvent plus magique et poétique que réellement terrifiant. Il pose sur la peur et l'horreur un regard nostalgique. Sombre et naif à la fois. La vision de l'éternel enfant. Ce n'est pas un hasard si la littérature gothique a prit son essor à l'époque de la révolution industrielle.

Face au triomphe et à l'omniprésence de la science et des techniques, les manoirs hantés et les fantômes du passé faisaient de nouveau grincer la porte de l'imaginaire. Une fascinante issue de secours pour tous les poètes et les rêveurs. Crimson Peak ressemble en cela à un gros cadeau de Noël. Guillermo Del Toro s'est fabriqué la maison hantée de ses rêves et y a libéré ses plus beaux fantômes.

 

Dame en noir, silhouettes tordues, squelettes grimacants et torrents de sang surgissent des ombres de décors somptueux aux couloirs menaçants. L'histoire de la jeune et naive Edith Cushing, ( Délicate Mia Wasikowska, l'Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton) embarquée dans les pas du ténébreux Thomas Sharpe (un Tom Hiddlestone taillé pour le rôle) se transforme rapidement en véritable feux d'artifice. 

 

Crimson Peak incarne pour moi un retour gourmand et luxueux à l'enfance de l'art. Une déclaration d'amour au "grand-guignol" mais sur la scène d'un gigantesque théâtre.Une séance uniquement réservée aux éternels gamins que nous sommes. Histoire mille fois racontée mais dont on ne se lasse pas. Un Horrific-Trip un brin farceur mais follement cinématographique et visuellement jouissif!

 

 

 Francisco, 

 

 

 

 

 

 

 

Del Toro Univers                                                                                                Joel Walden

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Del Toro chroniques 

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2015

 

2H

 

 

LE BLU-RAY :           Une orgie de détails, matières et couleurs.  Un faste visuel inouï restitué ici à la perfection. Mon top-démo du moment! Quand le paradis de la HD vous ouvre toutes grandes les portes de l'enfer. Enjoy the ride !

 

 

 

Director:

 

 

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09/04/2016
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