LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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12 YEARS A SLAVE, Horreur et splendeur

Drame universel                                 

Steve McQueen

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- I don't want to survive. I want to live.

 

 

 

Après Shame et Hunger, Steve McQueen poursuit son oeuvre sur l'avilissement et la résilience. 12 Years a Slave confronte le spectateur à l'horreur brute de l'esclavage. Il est bon de rappeler que les champs de coton, avant d'être le berceau du Blues, furent d'abord un lieu d'humiliations et de tortures. De l'humanisme un peu lâche à la cruauté la plus extrême, tous les comportements y sont exposés. 

Idem pour les victimes où la résignation et l'obéissance côtoient la résistance la plus jusqu'au-boutiste. C'est toute la force d'une histoire vraie lorsqu'elle est construite sur la base d'un récit rigoureusement détaillé. Celui qu'en fit la victime, Solomon Northup dans son ouvrage du même titre. 

Ce terrible chemin de croix (thématique commune aux trois films du réalisateur) est d'autant plus efficace qu'il s'exprime dans un cadre magnifique tout au long d'un long-métrage d'une beauté plastique renversante. Paradoxe redoutable de la forme et du fond qui offre à chaque tableau de cette oeuvre de maître une force cinématographique évidente. Paradoxe, également d'un pays baptisé "Land of freedom" et bâti dans le sang et les larmes sur le génocide indien et la traite des noirs.

 

Soulignons, à l'image, le travail encore une fois admirable de son directeur photo attitré Sean Bobbitt (qui a récemment signé la photographie du magnifique The Place Beyond the PinesLa maitrise du cadre tenu régulièrement par l'usage du plan fixe ou des longues prises, ajoute à l'intensité de l'ensemble. Plan fixe sur le visage du personnage central exprimant toute la douleur du monde à travers le regard habité de Chiwetel Ejiofor. Un regard, implorant, se dressant vers le ciel avant de se porter sur le spectateur dans une terrible expression de supplication.

 

 

Face à l'horreur le silence règne. 

La scène de "punition" la plus éprouvante du film est également filmée en plan séquence. Pas de répit pour le spectateur, témoin impuissant d'un acte de cruauté absolu saisi dans un seul mouvement de caméra étirant l'instant jusqu'à l'insoutenable. Nous sommes bien là devant une oeuvre de maître usant avec une intelligence rare de tous les outils et ressorts du cinéma. Pas de trucs ni d'esbroufe. Chaque plan libère l'énergie du récit et expose, avec grâce, l'inspiration d'un des plus grands réalisateurs américains en exercice.

 

 

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Saluons également la rigueur de la direction artistique. Costumes et décor respirent l'authenticité. Tout au service de ce chant de douleur. Celui d'un poète enragé. Le réalisateur d'Hunger témoigne une nouvelle fois de sa fascination pour l'humain, sa lumière et ses abîmes. 

Tout est en place. Et pour longtemps. Par la force de son récit, l'élégance de sa mise en scène, la maitrise du découpage, le charisme de ses interprètes et la partition musicale de Hans Zimmer, cette nouvelle réalisation de Steve McQueen deviendra un incontournable classique. Oeuvre suffisamment sensible et viscérale pour être accessible au plus grand nombre. Une posture "expérimentale" ou "film d'auteur" sur un thème pareil aurait condamné cette oeuvre à une audience confidentielle. Or, 12 years... devrait être projeté à tout les publics comme dans tous les lycées.

 

L'esclavage reste une aberration à combattre sans relâche.

Sachant que, partout dans le monde, les "humains niés et écrasés" sont toujours à l'ouvrage et ce, pour notre propre confort. Le film est éprouvant, rude mais il est "vrai" et "juste". Une manière honnête et courageuse de confronter notre regard et notre conscience à cette horreur de l'Histoire. Un crime contre l'humanité toujours à l'oeuvre et  impuni. 

Oeuvre essentielle, universelle et nécessaire.

 

 

Francisco,

 

 

 

 


 

 

Oscar du meilleur film     2014

 

Inside

 

 

 

 

L'avis des lectrices

 

Cécile      

 

Enfin ! Après Racines et Venus noire, un film traitant de l esclavage, terriblement juste , des scènes insoutenables mais un film essentiel !

 

 

 

 

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2013

 

2H15

 

 

Le Blu-ray :  Une image resplendissante, ruisselante de détails. Un Blu-ray écrasant de maitrise technique

 

 

Director:

 

Writers:

  (screenplay),  (based on "Twelve Years a Slave" by)

Stars:

 

 

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26/12/2014
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